Alors que l’existence même des cookies est largement menacée, la CNIL dévoile ses très attendues recommandations. Après le vaste chantier RGPD, cette institution poursuit sa quête de transparence et de protection des données des consommateurs en s’attelant, cette fois, au respect du consentement lié aux cookies. Soumises à une consultation publique jusqu’au 25 février, ces recommandations sont un prélude à l’application de nouvelles règles, pressenties pour l’automne 2020.
#1. Proposer un message clair et intelligible
Sujet central pour les professionnels du marketing, l’utilisation des cookies tend à devenir plus transparente pour l’utilisateur. Ainsi, l’une des premières recommandations de la CNIL à cet égard est un encouragement à insuffler plus de clarté, mais aussi respecter la politique déjà établie. La CNIL rappelle donc que RGPD impose, d’ores et déjà, de présenter « de manière claire, intelligible et dans un langage adapté » les finalités des cookies. Et cela, avant même d’accepter ou non leur utilisation.
Concrètement, la CNIL incite les éditeurs à accompagner la demande de consentement d’un bref descriptif de chacune des finalités d’usage du cookie. L’institution invite également les entreprises à davantage de transparence sur la nature des données collectées pour chacune de ces finalités. En somme, donner à l’utilisateur un véritable choix, en conscience de ce que cela implique. Et ce, avant même qu’il ne prenne la décision d’accepter, ou non, l’utilisation de ces cookies.
#2. Aligner consentement et refus
Si la finalité d’usage des cookies reste obscure aux yeux de la CNIL, celle-ci met également l’accent sur le recueil du consentement. Selon ses recommandations, les boutons « Accepter » et « Refuser » doivent être traités à égalité, offrant ainsi un véritable choix à l’internaute.
La CNIL déplore donc les utilisations détournées du fameux bandeau cookies, telles que la possibilité d’ »accepter » ou de « paramétrer les options », qui exclut donc le refus. Elle pointe également du doigt les sites qui s’autorisent un traitement différencié des internautes refusant les cookies. En ligne de mire, les éditeurs restreignant l’accès aux contenus des internautes ayant refusé les cookies ou leur proposant un affichage démesurément lent…
Dans ces pratiques, la CNIL voit une forme de pression inductive à l’égard de l’internaute, qui lassé d’être privé de contenu, marchande son consentement. Le choix ne serait donc plus une soumission librement consentie, mais le résultat d’une manipulation passive.
La CNIL fait tout de même preuve de souplesse en permettant aux éditeurs de solliciter plusieurs fois un internaute qui refuserait son consentement. Notons toutefois que la poursuite de la navigation ne vaut pas consentement. Aucun cookie ne doit donc être déposé tant que le consentement n’est pas clairement explicité.
#3. Défendre les attentes des français
Vous l’aurez compris, via ses recommandations, la CNIL tente avant tout de formuler des règles d’usage, pratiques et respectueuses. Consciente des contournements que s’autorisent certains, la CNIL cherche avant tout à défendre les consommateurs face aux apparences trompeuses, en leur permettant de faire un choix éclairé.
Ainsi, en amont de cette consultation, la CNIL a commandé auprès de l’IFOP une étude sur la perception que les français ont de l’usage des cookies. Une notion, d’ailleurs plutôt bien maitrisée, puisque 95% savent de quoi il s’agit, 67% précisément.
Cette étude traduit néanmoins un besoin de transparence accru et davantage de contrôle. Ainsi, 70% des sondés estiment qu’il est essentiel de recueillir leur consentement en amont, quitte à y perdre un peu de temps. 90% expriment également l’envie de savoir quelles entreprises exploitent leurs données et pourquoi. Ils sont tout autant à se juger mal informés sur le sujet.
Aujourd’hui, 76% des utilisateurs donnent leur consentement spontanément. Toutefois, 65% disent aussi avoir accepté sans être pleinement d’accord, simplement parce qu’ils ne savaient pas comment refuser…
65% des sondés pensent que le dispositif de recueil de consentement actuel est peu efficace et ne les protège pas d’un usage répréhensif de leurs données personnelles. 75% d’entre eux encouragent davantage un dispositif où le consentement serait recueilli de manière globale, mais régulière.
Et vous, professionnels du marketing, quel est votre avis sur le recueil du consentement pour les cookies ? Est-il suffisamment efficace ? Avez-vous des idées à nous partager ?